Le Maroc organise un panel à l'Onu
- «La nouvelle politique apporte des réponses concrètes et opérationnelles à une problématique complexe qui ne concerne pas uniquement le Maroc, mais aussi les pays africains et européens et bien au-delà», Anis Birou
- «La migration à grande échelle est indispensable si l'on veut que les économies se développent», William Swing, patron de l'OIM
- «La gestion du dossier migratoire représente un réel défi, non seulement pour les pays de destination, mais également pour les pays de transit et les pays d'origine», Omar Hila
Un panel de haut niveau sur «les politiques de gestion de la question de la migration et de l'asile» a été organisé lundi au siège de l'Onu à Genève, à l'initiative de la mission permanente du Maroc auprès de l'organisation internationale.
Cette rencontre, modérée par l'ambassadeur représentant permanent du Maroc auprès des Nations unies, Omar Hilale, a été marquée par la participation du ministre chargé des Marocains résidant à l'étranger et des Affaires de la migration, Anis Birou, et du directeur général de l'Organisation internationale pour les migrations (OMI), William Swing, et de plusieurs diplomates africains et européens.
Exposant la politique marocaine en matière de migration et d'asile, Birou a souligné la dimension éminemment humaine de cette initiative lancée par S.M. le Roi Mohammed VI en septembre dernier.
«La nouvelle politique apporte des réponses concrètes et opérationnelles à une problématique complexe qui ne concerne pas uniquement le Maroc, mais aussi les pays africains et européens et bien au-delà», a indiqué le ministre.
Il s'est agi d'assurer aux migrants les mêmes droits dont jouissent les Marocains comme le droit au travail, a-t-il expliqué, rappelant qu'un plan d'action opérationnel a été rapidement mis en place en la matière, selon une approche respectueuse des droits de l'Homme.
Il a précisé que deux mois après le lancement de la nouvelle politique, une vaste opération de régularisation des immigrés a pu être démarrée le 2 janvier dernier au niveau de 83 bureaux, avec la mobilisation de 3.000 personnes à cet effet.
Selon le ministre, pas moins de 86 nationalités de tous les continents ont été recensées jusqu'ici à l'occasion de ce processus de régularisation.
L'objectif, a-t-il indiqué, est d'assurer une protection optimale pour tout immigré quelles qu'en soit la race, l'ethnie ou la religion, et ce conformément au droit international.
Il a, d'autre part, souligné qu'aussi bien la société civile que le patronat ont été associés pour une mise en œuvre appropriée de l'initiative «de sorte à traduire dans les faits le rêve marocain, celui de permettre à tout immigré de vivre dans la dignité».
De son côté, William Swing a félicité le Royaume pour le succès de la nouvelle initiative dans le domaine de la migration et de l'asile, et qualifié d'«encourageantes» les mesures prises en faveur des immigrés.
«La migration à grande échelle est indispensable si l'on veut que les économies se développent», a estimé le patron de l'OIM qui a vanté les vertus des mouvements migratoires en tant que facteur de l'équilibre de l'économie mondiale.
Il a rappelé que plus de 400 milliards de dollars sont transférés chaque année par les immigrés du monde entier et que 15% d'entre eux sont des femmes.
Pour sa part, Omar Hilale a relevé que la gestion du dossier migratoire représente un réel défi, non seulement pour les pays de destination, mais également pour les pays de transit et les pays d'origine. «De par sa nature transfrontière et son impact socio-économique, le dossier migratoire nécessite une coordination et une coopération entre tous les acteurs concernés tant au niveau national, que régional et international», a-t-il dit.
Ont, également, pris la parole lors de ce panel des responsables du Haut-commissariat aux Droits de l'Homme, du Haut-commissariat aux Réfugiés, les ambassadeurs représentants permanents de l'Ethiopie et du Nigeria à Genève ainsi que l'ambassadeur chef de la délégation de l'UE auprès de l'Onu.
Le Matin, le 18/03/2014
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