Tunisie. Migration : la commission d’enquête sur les disparus en mer va démarrer ses travaux
503, c’est le nombre de dossiers ouverts concernant les Tunisiens disparus en tentant de traverser la Méditerranée vers l’Europe. Depuis plusieurs années, les familles sans nouvelles réclament une enquête approfondie pour connaitre le sort de leurs proches, certains pensant même que ces jeunes hommes, pour la plupart, sont détenus au secret en Italie avec la complicité des autorités tunisiennes.
Des années d’attente
Les travaux de la commission d’enquête et de suivi du dossier des Tunisiens disparus en Italie démarreront à partir de la semaine prochaine, a annoncé mardi le secrétaire d’État chargé de l’immigration et de l’intégration sociale, Belkacem Sabri. S’exprimant lors de l’université d’été organisée par le mouvement de l’Appel des Tunisiens à l’étranger, M. Sabri a fait savoir que les tensions entre les familles des disparus, qui bloquaient jusque-là la composition de l’équipe de travail, ont été surmontées au début du mois.
Le travail de la commission devrait obtenir l’appui du ministère d’Intérieur, a précisé le ministre. Il s’agit notamment pour les enquêteurs d’accéder aux fichiers génétiques. L’ADN prélevé sur 6 corps repêchés en Italie pourra ainsi être comparé à celui des familles.
Refus du deuil
Sans nouvelles de leurs proches, les familles ont multiplié les requêtes et les manifestations depuis 2011, année qui a vu des milliers de jeunes embarquer clandestinement pour l’Italie. La commission qui doit mener l’enquête est composée de représentants des ministères de la Défense, de l’Intérieur, des Affaires sociales et de la Justice, d’un médecin légiste, ainsi que de représentants d’organisations de la société civile chargées de la migration et des familles des disparus.
Parmi elles, certaines restent persuadées que leurs enfants sont vivants et enfermés en Europe. Des mères affirment notamment les avoir reconnus sur les chaines d’information montrant des migrants à leur arrivée en Italie. Malgré les années passées sans nouvelle et la forte probabilité de méprise sur les personnes aperçues quelques fractions de seconde à la télévision, ces parents refusent de faire le deuil de leurs proches.