Un enfant noyé en Méditerranée: en 2016, les mêmes drames de réfugiés
Sr l'île grecque de Lesbos en Méditerranée, des sauveteurs et volontaires d'ONG ont créé avec des gilets de sauvetage rejetés par la mer, un grand symbole de paix. Le 1er janvier 2016.
L'année 2016 s'ouvre sur les mêmes drames de réfugiés que 2015 en Méditerranée. Les traversées ont fait leur première victime connue puisque l'on a appris la disparition hier d'un petit garçon de deux ans près des côtes grecques et ce dimanche, les gardes-côtes turcs ont secouru des candidats à l'exil bloqués sur un îlot en mer Egée
Samedi matin un bateau transportant quarante réfugiés a fait naufrage près de l’île d’Agathonissi. Ce sont des pêcheurs grecs qui ont donné l’alerte. Mais quand les secours sont arrivés, un enfant de deux ans s’était déjà noyé. « Nous avons été alertés par Médecins sans frontières, qui avaient eux-mêmes été prévenus par des pêcheurs locaux, explique à RFI Le directeur exécutif de l'association MOAS (Migrant Offshore Aid Station), Martin Xuereb. Un bateau était en détresse et les personnes à bord s’étaient échouées sur une île déserte proche d'Agathonisi. Évidemment, nous avons déployé notre radeau, et tous nos moyens de secours. Mais malheureusement, un enfant a perdu la vie. Ce jeune garçon s’était noyé et avait déjà été récupéré par les pêcheurs. Mais nous avons pris soin des autres. Il y avait un autre jeune garçon, qui souffrait d’une terrible hypothermie. Les docteurs lui ont administré les premiers secours afin de le sauver, et maintenant il va bien. Nous avons finalement emmené les survivants sur l’île de Samos. Mais nous avons malheureusement dû laisser l’enfant décédé ainsi que sa mère ».
Cette première victime recensée de l’année en rappelle une autre : le petit Aylan, trois ans, trouvé mort, noyé lui aussi, en septembre dernier sur une plage de Bodrum en Turquie. La photo de son corps couché sur le sable avait ému le monde entier et attiré l’attention sur le sort des réfugiés.
Car l’année 2015 aura été celle de ces migrants tentant de venir en Europe pour fuir les conflits - la guerre en Syrie entre autres : l’an dernier plus d’un million de personnes sont entrées en Europe, un chiffre record depuis la seconde guerre mondiale. Sur ce million de personnes, 821 000 sont passées par la Grèce, dont 816 000 en arrivant par la mer.
Selon l’OIM, l’Organisation internationale pour les migrations, près 3 700 migrants sont morts ou portés disparus en mer. L’Agence européenne de surveillance des frontières Frontex a annoncé mardi dernier le déploiement de 293 gardes-frontières et de 15 bateaux dans les îles grecques, mais ces renforts « restent inférieurs à ceux attendus » souligne Athènes qui avait appelé l'été dernier à l'envoi de 1 600 gardes-frontières. Pour le seul mois de décembre 80 000 migrants seraient arrivés sur les côtes grecques.