Réfugiés et migrants : le HCR s'inquiète des restrictions adoptées par plusieurs pays européens
Des réfugiés et migrants protestent contre les restrictions à la frontière près de la ville grecque d’Idomeni, à la frontière avec l’ex-République yougoslave de Macédoine (novembre 2015). Photo : UNICEF / Ashley Gilbertson VI
23 février 2016 – Le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) s'est dit mardi préoccupé par les restrictions adoptées récemment par plusieurs pays européens face à la crise des réfugiés et migrants, suscitant le chaos à plusieurs points de passage frontaliers et faisant peser une pression supplémentaire sur la Grèce, qui a du mal à faire face au grand nombre de personnes ayant besoin d'hébergement et d'assistance.
Le 17 février, l'Autriche a annoncé qu'elle allait limiter à 3.200 le nombre de personnes pouvant entrer chaque jour sur son territoire et n'accepter que 80 nouvelles demandes d'asile par jour. La Slovénie a emboîté le pas et a annoncé des restrictions similaires. « Ces récentes mesures restrictives risquent de violer le droit européen et fragiliser les efforts pour arriver à une approche globale et coordonnée face à la crise des réfugiés et des migrants en Europe », a estimé le HCR dans une déclaration à la presse.
En outre, le 18 février, les chefs de services de police de l'Autriche, de la Slovénie, de la Croatie, de la Serbie et de l'ancienne République yougoslave de Macédoine ont publié une déclaration annonçant un accord pour identifier et enregistrer conjointement les réfugiés et demandeurs d'asile à la frontière entre l'ex-République yougoslave de Macédoine et la Grèce.
Selon le HCR, cette déclaration a été interprétée différemment par les pays, entraînant une augmentation des risques pour les réfugiés et les demandeurs d'asile, qu'il s'agisse de l'absence d'un enregistrement conforme aux normes européennes et internationales, de la sélection des personnes sur la base de la nationalité et d'autres critères, du risque accru de voir des gens refoulés et bloqués à l'air libre, exposés au froid et aux risques de violence et d'exploitation.
D'après l'agence onusienne, ces restrictions ont déjà entraîné une augmentation du nombre de réfugiés, de demandeurs d'asile et de migrants en Grèce et dans l'ex-République yougoslave de Macédoine, où près de 700 personnes, principalement des Afghans, se sont vus refuser l'entrée en Serbie.
« Une stratégie coordonnée et globale fondée sur la responsabilité partagée, la solidarité et la confiance entre tous les Etats européens travaillant ensemble est la seule façon d'aborder la situation de crise actuelle », estime le HCR.
L'agence pour les réfugiés a déclaré qu'elle continuerait à apporter son soutien aux Etats pour gérer la situation « de manière humaine et conformément aux normes internationales ». Le HCR a également demandé la création et le développement de voies alternatives crédibles pour les réfugiés leur permettant d'atteindre l'Europe, tels que la réinstallation, l'admission humanitaire, la réunification des familles et les visas étudiant/travail.