MINISTRES INTRIEUR 

Mohamed Hassad et Thomas de Maizière, ministres marocain et allemand de l'Intérieur. | MAP

DIPLOMATIE – En matière de sécurité, le Maroc et l’Allemagne gravissent un nouvel échelon. Les deux pays ont convenu de signer un accord en matière de sécurité globale qui devrait s’appliquer à "toutes les formes de criminalité, particulièrement contre le phénomène du terrorisme", a annoncé ce lundi 29 février à Rabat le ministre de l’Intérieur, Mohamed Hassad, à l'issue d'un entretien avec son homologue allemand Thomas de Maizière.

Cet accord politique sur la sécurité couvre "tous les domaines de la coopération contre le terrorisme international, la contrebande, le trafic, le crime organisé, la migration illégale", a quant à lui déclaré le ministre fédéral.

Les ministres n’ont pas lésiné sur les mesures à prendre en matière de flux migratoires illégaux. La discussion a en effet porté sur la coopération maroco-allemande en matière d’immigration, et des modalités et procédures de rapatriement de "quelques dizaines de personnes" s'étant rendues illégalement en Allemagne dans le sillage des flux des réfugiés syriens, entre autres.

"Les deux parties ont convenu de rapatrier autant de personnes que possible", a ajouté Thomas de Maizière, assurant que "l’identification des intéressés s’étalera sur une période de 45 jours et passera notamment par les empreintes digitales".

 

Le Maroc, un "pays sûr" pour l’Allemagne

La visite au Maroc du ministre de l’Intérieur allemand fait suite à l'appel téléphonique entre le roi Mohammed VI et la chancelière Angela Merkel le 27 janvier dernier, pendant lequel les flux récents de migrants clandestins, "dont certains se réclament fallacieusement de la qualité de réfugiés", avaient été largement évoqués.

Le monarque et la chancelière avaient ainsi décidé "que les responsables concernés des deux pays renforcent immédiatement leurs échanges en vue de préparer et étudier les dossiers des personnes en séjour illégal, et de procéder au transfert sans délais vers le Maroc des personnes en situation irrégulière devant faire l'objet d'un rapatriement", selon un communiqué du cabinet royal.

Au lendemain de l’entretien téléphonique, l’Allemagne avait inscrit le royaume sur sa liste des "pays sûrs", aux côtés de l'Algérie et de la Tunisie, durcissant ainsi les conditions d'asile pour leurs ressortissants alors que les autorités allemandes s’inquiétaient, en décembre 2015, de "l’augmentation des demandes d’asile de Marocains et d’Algériens" recensées au cours des semaines précédentes.

Un constat venu se greffer aux agressions survenues à Cologne le 31 décembre dernier: sur les 32 suspects interpellés par la police fédérale, 9 étaient Algériens et 8 Marocains.

 

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