Migrants : des ressortissants du Maghreb renvoyés de Grèce et d'Allemagne
Des réfugiés dorment sur le port du Pirée en Grèce, le 29 février 2016 (AFP/PANAYOTIS TZAMAROS)
Alors que Syriens et Irakiens continuent d'arriver en Europe, les migrants maghrébins, qui empruntent parfois les mêmes chemins, ont peu de perspective d'obtenir un permis de séjour en Europe de l'Ouest ou du Nord. La Grèce a ainsi renvoyé mardi en Turquie environ 150 migrants, surtout des ressortissants marocains, tunisiens et algériens.
Mercredi 158 autres quitteront le pays pour la même destination. De son côté, l'Allemagne prend également des mesures pour rapatrier des Maghrébins dans leur pays d'origine.
Alors que certains pays des Balkans, comme la Macédoine, n'acceptent plus que l'entrée au compte-goutte de réfugiés syriens et irakiens, la Grèce craint de devoir faire face à une crise humanitaire et a demandé des subsides à l'Union européenne. En vertu d'un accord bilatéral de 2002, la Grèce a tenté à plusieurs reprises de renvoyer des migrants en Turquie, mais Ankara a souvent refusé de les accueillir.
Alors qu'un sommet entre l'Union européenne (UE) et la Turquie est prévu le 7 mars à Bruxelles ayant comme objectif d'entreprendre une action commune avec Ankara pour endiguer la plus grave crise migratoire dans l'histoire de l'UE, le Premier ministre grec Alexis Tsipras a estimé mardi qu'«il faut actualiser cet accord avec la Turquie».
Berlin a trouvé des accords avec Alger et Tunis:
L'Allemagne, qui a accueilli plus d'un million de demandeurs d'asile en 2015, veut pouvoir renvoyer les migrants marocains, algériens et tunisiens chez eux. Berlin veut placer ces trois pays du Maghreb sur la liste des «pays sûrs». Leurs ressortissants ne pourront pas être considérés comme des réfugiés. Lundi, le ministre de l'Intérieur allemand Thomas de Maizière a annoncé qu'il avait trouvé un accord avec l'Algérie. Les Algériens, entrés illégalement sur le territoire allemand depuis un an, pourront être rapatriés via des lignes aériennes commerciales, Berlin se chargeant du coût du voyage.
L'Allemagne et la Tunisie vont mettre en place un «projet pilote» visant à accélérer l'expulsion des demandeurs d'asile tunisiens déboutés, a annoncé mardi Thomas de Maizière. Dans un premier temps, 20 Tunisiens doivent être rapatriés pour «tester un (système) de reconduite efficace», a indiqué le responsable lors d'une conférence de presse conjointe à Tunis avec le chef du gouvernement tunisien Habib Essid.
Ce projet serait le préalable à un arrangement pour effectuer les rapatriements sur une base plus régulière vers la Tunisie», a-t-il précisé. «Il s'agirait là de vols charter avec une limite de (...) 25 personnes avec une escorte d'agents allemands. Ce serait assumé financièrement par l'Allemagne», a ajouté le ministre.