publié le 03/07/2016 12:30

Selon le père blanc David Mayeda Gnadouwa, de Sfax, dont les propos ont été rapportés par son confrère Jean Fontaine, une jeune fille de nationalité ivoirienne, embauchée comme aide-ménagère, s'est vue confisquer son passeport chez une famille tunisienne de la ville de Sfax.
Dans un post Facebook datant de ce matin du dimanche 3 juillet 2014, Jean Fontaine rapporte une version des faits racontée par David Mayeda Gnadouwa qui affirme avoir « reçu ici [à Sfax] la visite d'une fille ivoirienne qui travaille dans une famille sfaxienne. Le Monsieur, un docteur [ndlr : Business News a préféré taire son nom] a payé 2000 Dt à une autre fille qui a fait venir la fille dans la famille. Les 2000 Dt sont versés sans contrat ni rien d'écrit ». Selon cette même source, la jeune fille ivoirienne « a fait quelques semaines et elle ne supportait plus, car elle tombait toujours malade », avant de demander de partir du domicile. C’est alors que « le monsieur confisque son passeport en disant que le travail de quelques semaines qu'elle vient de faire correspond à 1000 Dt ». Il lui demande ainsi de payer les 1000 Dt restants afin de lui remettre son passeport, afin de pouvoir rentrer chez elle car "bientôt elle va être en situation irrégulière et ne pourra pas sortir du territoire".

Business News a contacté l’homme a question qui a nous a raconté sa version des faits. Dans une déclaration donnée ce matin, il affirme avoir rencontré la jeune travailleuse ivoirienne par le biais d’une certaine Mme Hollande à laquelle il a versé 2200 Dt pour un travail de 5 mois. L’arrangement conclu entre les deux parties s’est fait sans contrat écrit, comme il est d’usage dans ce genre de situation, et « le seul justificatif est le passeport de la jeune ivoirienne », nous explique le monsieur.
Toujours selon sa version, une semaine après avoir commencé à travailler, la jeune fille s’est plainte de douleurs et de malaises. Elle fut emmenée deux fois chez deux différentes spécialistes en consultation et rien n’a été diagnostiqué chez elle. « Tout était normal. Après chaque consultation, elle se calme pendant quelques jours avant de reprendre le même scénario », explique-t-il. Il affirme, par ailleurs, que la fille dit « être venue en Tunisie pas pour faire le ménage mais pour autre chose, sans toutefois expliquer le but de sa venue ni les termes de son arrangement avec ladite Mme Hollande ». Notre interlocuteur nous explique, par ailleurs, que la fille est devenue « insupportable, insolente, qu’elle causait des problèmes à la famille et qu’elle n’avait pas peur de la police », avant d’être approchée par un étranger et de prendre sa valise et quitter le domicile de ses employeurs sans préavis.
Le docteur se dit prêt à lui rendre son passeport, qu’il a utilisé comme moyen de pression uniquement pour rependre son argent, se disant « arnaqué », et ce « après tous les problèmes que sa venue a causé dans son foyer ».

Plusieurs jeunes travailleuses ivoiriennes viennent en Tunisie pour être embauchées comme aide-ménagères et faire le ménage dans des maisons tunisiennes. Les « clients » s’arrangent souvent avec des intermédiaires qui reçoivent une somme d’argent équivalente à une période de plusieurs mois. La fille doit donc effectuer le travail demandé pour rembourser l’argent empoché par le démarcheur. La plupart du temps, on leur confisque leur passeport durant la durée de l’arrangement, afin d’éviter qu’elle parte avant d’honorer son « contrat ». Un contrat qui, en réalité, n’en est pas un et qui se fait en parfaite violation des lois tunisiennes.

S.T.

Businessnews