Le gouvernement maltais a signé le 28 mai un accord avec le Gouvernement d’union nationale libyen (GNA) afin de lutter contre l’immigration illégale à destination de l’île.

 

Cet accord, valable trois ans, prévoit la création de deux « centres de coordination » destinés à « offrir l’appui nécessaire en ce qui concerne la lutte contre l’immigration illégale en Libye et dans la région de la Méditerranée ». Ces structures, toutes deux financées par Malte, ouvriront dès le 1er juillet et seront situées l’une à Tripoli et l’autre à la Valette. Malte s’engage également à proposer à la Commission européenne de renforcer le soutien financier au GNA dans le but d’aider à sécuriser les frontières sud du pays, d’équiper les garde-côtes, et de lutter contre les réseaux de passeurs qui agissent dans le bassin méditerranéen.

Ce n’est pas le premier accord signé entre les autorités libyennes et Malte ; son gouvernement se plaignant depuis longtemps de devoir faire face seul à l’arrivée de personnes migrantes en provenance de Libye. En novembre 2019, un journal maltais, le Times of Malta, avait ainsi révélé l’existence d’un accord secret entre les forces armées maltaises et les garde-côtes libyens, qui prévoyait que les personnes sur le point d’entrer dans les eaux territoriales de l’île puissent, sur sollicitation des autorités maltaises, être interceptées en amont et ramenées de force en Libye, en violation du droit maritime international. L’Italie a signé un accord similaire avec la Libye en 2017, lequel a été renouvelé pour 3 ans en février dernier.

Alors que les ports maltais sont fermés depuis le 7 avril aux navires humanitaires et que le gouvernement de l’île est mis en cause pour des cas de refoulement en mer d’embarcations, 425 personnes bloquées dans la zone maritime de Malte à bord de quatre bateaux touristiques, pour certaines depuis le mois d’avril, ont finalement été autorisées à débarquer le 7 juin. Le gouvernement maltais, qui affirme avoir pris cette décision pour préserver la santé des passagers et des membres d’équipage, s’est plaint dans un communiqué du fait qu’aucun pays européen ne s’était engagé à accueillir les personnes débarquées. Un porte-parole de la Commission européenne a cependant annoncé le 8 juin que trois États membres, vraisemblablement la France, le Portugal et le Luxembourg, s’étaient proposés pour en relocaliser certaines.

 

Publié sur France Terre d'asile le 8 juin 2020

Photo: © Tim Lüddemann