Le Haut Commissariat de l'ONU pour les réfugiés, l'Organisation internationale pour les Migrations et la Chambre internationale de la marine marchande ont réclamé lundi que les migrants secourus il y a plus d’un mois par le pétrolier Maersk Etienne puissent débarquer dans un port sûr.

 

Les 27 migrants secourus il y a plus d'un mois par un pétrolier danois en Méditerranée, "doivent pouvoir débarquer immédiatement", ont réclamé de concert lundi 7 septembre, le Haut Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR), l'Organisation internationale pour les Migrations (OIM) mais aussi la Chambre internationale de la marine marchande (ICS).

Les trois organismes accusent les gouvernements européens qui ferment leurs ports au bateau d'être "en contravention avec le droit international".

De son côté, le Danemark estime que "la Tunisie est responsable de l'accueil de ces personnes. Et le gouvernement est prêt à aider le gouvernement tunisien", a indiqué à l'AFP Kaare Dybvad Bek, ministre intérimaire de l'Immigration et de l'Intégration dans un commentaire écrit.

La presse danoise a en effet affirmé que l'embarcation des migrants avait dérivé dans les eaux territoriales tunisiennes.

"Détérioration significative de la situation"

Le Maersk Etienne avait procédé au sauvetage de 27 migrants le 4 août à la demande des autorités de Malte. Depuis, ces personnes se trouvent toujours à bord et la situation se détériore.

Dimanche matin, trois des rescapés ont sauté par-dessus bord du Maersk Etienne avant d'être finalement repêchés par l'équipage et ramenés à bord. Un drame révélé par le géant danois du transport maritime dans un communiqué qui demande lui aussi aux autorités de prendre leurs responsabilités.

Inflexible, le Premier ministre maltais, Robert Abela, a déclaré dimanche au quotidien Malta Today que "la situation du Maersk Etienne n'est pas de la responsabilité de Malte".

Selon le communiqué commun du HCR, de l’OIM et de l’ICS, il s'agit-là du troisième incident de ce type depuis le début de l'année mais les deux navires marchands précédents, le Marina et le Talia, avaient été en mesure de débarquer les migrants qu'ils avaient secouru en respectivement six et quatre jours. "Ce dernier incident en date représente une détérioration significative de la situation", soulignent les trois organisations.

Selon les dernières données du HCR, les tentatives de départ augmentent en Méditerranée centrale, route migratoire la plus meurtrière du monde. Entre début janvier et fin juillet, les tentatives au départ de la Libye ont augmenté de 91%, comparé à la même période l'an dernier, représentant 14 481 personnes ayant pris la mer.

 

Publié par InfoMigrants le 8 septembre 2020.

Photo: Des migrants se trouvent sur un bateau à côté du pétrolier Maersk Etienne. Photo: Reuters/Maersk Tankers