Asile et migration : à défaut de s'entendre sur l'accueil, l'UE veut durcir sa diplomatie du rapatriement
L'Union européenne, qui ne parvient pas à s'entendre sur un Pacte de migration et d'asile, veut avancer sur les rapatriements de migrants déboutés de leur demande d'asile en menaçant les pays tiers de restrictions de visa s'ils ne coopèrent pas suffisamment.
C'est le message que la commissaire européenne Ylva Johansson a fait passer ce vendredi aux ministres de l'Intérieur des Vingt-sept lors d'une réunion informelle par visioconférence.
Intensification des retours
"Nous avons discuté de l'intensification des retours et de la coopération avec les pays partenaires en matière de réadmission. J'ai proposé un calendrier clair pour des dialogues ciblés avec des pays tiers spécifiques et pour un suivi, avec des restrictions de visa si aucun progrès n'est réalisé", a indiqué Mme Johansson à l'issue de cette réunion, sans citer les pays en question.
C'est aussi parce que l'UE veut davantage lier la question migratoire à ses relations extérieures qu'elle a programmé, pour la première fois lundi prochain, une réunion conjointe des ministres de l'Intérieur et des Affaires étrangères sur ces questions.
Cette réunion doit faire de la migration "un élément central" des relations bilatérales de l'UE avec les principaux pays tiers.
Constatant les blocages persistants entre États membres sur la solidarité d'accueil envers les candidats réfugiés, la Commission Von der Leyen avait proposé l'an dernier un nouveau Pacte pour la migration et l'asile qui, notamment, renonçait à demander à chaque État membre d'accueillir obligatoirement un certain nombre (quota) de demandeurs d'asile sur son territoire en cas de forte pression sur les pays de première entrée, et avançait des options de soutien au retour vers le pays d'origine.
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